
Tout d’abord, de quoi s’agit-il ?
Au-delà du jeu de mot, le titre « Trop Pagé » exprime idéalement le thème du spectacle.
Non qu’il veuille parler de la vieillesse ou du troisième âge, mais plutôt de « l’âgisme », c’est-à-dire tous ces signaux qui se mettent à clignoter dans la société quand vous approchez ou dépassez la soixantaine.
Vous n’avez pas l’impression d’avoir changé, dans votre tête vous avez toujours…40 ans, mais la société, elle, ne regarde que votre année de naissance et considère que tout doucement, on vous a assez vu.
Vous devenez donc la cible prioritaire des « plans de restructuration », « plans de prépension », de « passage à mi-temps amélioré ». C’est sûr, vous n’allez plus être engagé nulle part ; dans le sport, vous avez dépassé la date de péremption ; sexuellement, vous êtes sur la pente descendante ; dans vos goûts et vos passions, vous devenez un « classic » qui range ses CD et vinyles et vos idoles de jeunesse font la couverture du magazine « notre temps ».
Que vous reste-t-il comme perspective, Etre brocanteur une fois par an à Temploux, Signaleur sur un jogging ou porteur de cageot pour "Paysan Artisan" .Tout ça est terrorisant voire même traumatisant.
« Trop âgé », comme les précédents spectacles de Vincent Pagé (surtout
« Tronches de vie » et « Un Pagé dans la mare » se découpera en tableaux (ou en sketches, appelons ça comme on veut).
Le tableau reste d’une efficacité imparable. On n’allonge pas inutilement la sauce, on ne s’éternise pas sur un sujet, et lorsqu’on passe au suivant, il y a un « reset » dans l’attention et la concentration du public.


